« Notre objectif, c’est la qualité et l’efficacité du service public »
Séance plénière du 17 octobre 2014
Intervention de Jacques Fernique à propos du rapport sur la participation de la Région aux dépenses de fonctionnement des lycées pour 2015
Monsieur le Président, madame la Vice-Présidente, chers collègues,
Notre objectif n’est pas de dépenser le plus possible. Notre objectif, c’est la qualité et l’efficacité du service public.
Si les dépenses consacrées au chauffage de nos lycées sont à la baisse et, nous l’espérons, à la baisse de l’ordre de 20% grâce à la mutualisation des marchés groupés, c’est donc tout à fait positif.
Il y a 15, et non 14 établissements en Contrat de Performance Energétique, 4 en marché Dalkia pour leurs chaufferies bois, 4 en marché Cofély pour le bois, et maintenant 20 en marché Cofély pour le gaz. C’est du point de vue de nos dépenses de bonnes opérations. Il ne faudrait pas, bien sûr, que nous en restions là et que nous estimions la problématique réglée une fois pour toute. Ainsi, il ne nous faut pas relâcher l’effort permanent de mobilisation des communautés éducatives. Pour les équipes de directions, les enseignants, les personnels TOS et, bien sûr, les élèves, la question énergétique ne doit pas être externalisée, elle doit être une préoccupation constante, citoyenne, un objectif concret d’éducation et de comportement. Pour 2015, où nous nous apprêtons à les inciter à s’emparer des enjeux de la COP 21, la conférence à Paris sur le climat, penser global agir local, les lycées sont un bon espace pour mettre cela en application. Il s’agit de renforcer notre dispositif d’incitation aux économies d’énergie mis en place il y a maintenant trois ans. Ce dispositif a fait ses preuves, il permet aux lycées d’être récompensés concrètement de leurs résultats : ne le laissons pas tomber en désuétude sous prétexte de marchés externalisés. Maintenons-le dans tous nos lycées, quel que soit leur régime énergétique. Bien sûr, la forme en est sans doute différente selon les régimes, j’en parlais à l’instant avec le directeur des lycées, dans les lycées sous CPE ce volet pédagogique est travaillé avec Alter Alsace Energies : il s’agira de le renforcer.
Pour le reste, concernant la dotation, deux préoccupations.
Bien sûr, la part enseignement a augmenté parce que proportionnellement le nombre d’élèves a augmenté. Mais le point de référence, ce qu’on appelle le point élève, est resté à 74 €. Il y est depuis 2009. Il faut prendre en compte que, depuis 2009, l’inflation l’a déjà rabotée de près de 9%. Cela va finir par ne plus être tenable. Il faudra penser à le faire évoluer.
Enfin, un point qui n’est pas négligeable, c’est la question du service d’Espace Numérique de Travail. Je parlais de qualité du service public en commençant mon intervention. Clairement, celle-ci est fortement malmenée depuis cette rentrée dans nos lycées et nos collèges aussi d’ailleurs. Des fonctions élémentaires comme la régulation des absences ou la saisie des notes ne fonctionnent vraiment pas correctement pour l’instant, la lenteur des opérations et les dysfonctionnements sont tout à fait considérables. C’est une dégradation grave, j’en parlais hier avec le délégué académique au numérique, qui résulte des conditions très anormales de passage de relais d’un prestataire privé à un autre pour ce marché. La deuxième raison c’est aussi le choix peut-être aventureux de demander d’emblée au nouveau prestataire de fournir un service nouveau qu’il n’assurait pas jusqu’ici, dans aucun des départements ou régions où il intervenait, en fusionnant deux systèmes, je passe les détails. Si effectivement je pense que les promesses de ce nouvel espace numérique, notamment du point de vue de ses prolongements pédagogiques possibles, sont attractives, je pense que la mise en route est catastrophique. Et j’espère que la grande entreprise de réparation et d’interruption qui va peut-être durer une semaine pendant ces vacances de la Toussaint va réussir à y remédier en partie. Les chefs d’établissement réunis hier dans cet hémicycle ont été polis avec le délégué académique au numérique, mais cette politesse on ne la trouve pas partout. Dans les lycées et les collèges pour l’instant ITOP rime avec catastrophe. La Région paye, elle paye cher. Son exigence de qualité du service doit trouver des résultats. C’est une exigence constructive qui doit être celle des élus régionaux. Cette exigence n’est pas fortement attendue du côté du rectorat mais elle l’est du côté des usagers.
La dotation de fonctionnement des lycées a été approuvée a l'UNANIMITé