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Pour que l’Alsace aille de l’avant

Parmi les élus des trois assemblées d’Alsace, tous les écologistes et certains PS ou apparentés ont refusé la fusion avec Champagne-Ardenne et se sont prononcés pour le projet ambitieux d’une nouvelle région Alsace. Ils ne manifesteront pas tous et s’expliquent sur leur position.

Une tribune de Jacques Fernique, Jo Spiegel, Marie-Dominique Dreyssé, Henri Stoll, Andrée Buchmann, Michel Cheray, Sylvie Grucker, Frédéric Hilbert, Hubert Miehé, Jean-Marc Riebel, Djamila Sonzogni, Antoine Waechter, conseillers régionaux ou généraux.

Pour que l’Alsace aille de l’avant

Si nous voulons une décentralisation qui renforce les régions et les bassins de vie, c’est pour pouvoir conduire des politiques efficaces pour l’emploi, le développement local, le bilinguisme, la qualité écologique et l’aménagement équilibré des territoires. Élus écologistes et élus de gauche, nous avons en commun la volonté de sortir d’un système à bout de souffle. Notre exigence, c’est le « pouvoir d’agir » : il est fait de compétences transférées, de moyens décentralisés, d’autonomie d’intervention et d’inventivités locales. Voilà qui est bien plus déterminant pour l’épanouissement d’une région que sa taille ! Nous partageons l’impératif démocratique, le projet d’une citoyenneté du « faire-ensemble ». Voilà ce qui motive notre engagement pour une Région Alsace nouvelle.

Parler au cœur des citoyens

Pour que les politiques régionales se déploient efficacement, trois éléments sont indispensables : le souffle d’un projet, l’énergie des acteurs et l’implication citoyenne. Aucune réforme n’aboutira si elle ne parle pas au cœur et au vécu des citoyens. C’est pourquoi nous refusons la fusion avec Champagne-Ardenne. Il ne s’agit pas d’égoïsme, mais de pragmatisme. Un assemblage de Nogent-sur-Seine au Sundgau ne peut être l’espace d’un dessein commun. Le débat politique s’y réduirait au jeu de rôle des narcissismes locaux. Dans cet agrégat technocratique plus vaste que la Belgique, la fragmentation en conseils généraux serait sans doute conservée. Cette dilution du fait régional, nous n’en voulons pas.

Pour une Alsace pionnière

À présent, il ne suffit pas de clamer ce que nous refusons. Élus écologistes et élus de gauche, en ce 11 octobre, nous ne voulons pas d’une protestation qui serait stérile, voire dénaturée par des outrances. Une Alsace conservatrice, une Alsace immobile ne serait pas écoutée par le gouvernement et le Parlement. L’Alsace intéressera au plan national si elle se montre pionnière de la décentralisation, volontaire pour anticiper la fin des conseils généraux, partante pour avancer sur les compétences nouvelles et la capacité réglementaire, et motivée à des avancées pour la coopération transfrontalière. Voilà comment l’Alsace peut obtenir qu’on lui accorde sa chance.

Communiqué publié dans les DNA le 11 octobre 2014 : http://www.dna.fr/politique/2014/10/11/ils-ont-vote-la-motion-mais-ne-manifesteront-pas-forcement