BP 2015 – Apprentissage

Séance plénière du 18 décembre 2014

BP 2015 - Apprentissage

Intervention de Jacques FERNIQUE

Monsieur le Président, chers collègues,

L’apprentissage ne progresse pas encore comme nous le voulons : il s’agit donc que notre politique soit suffisamment claire et déterminée.

Cela a été dit, les effectifs d’apprentis reculent en bac et infra-bac, alors que c’est pourtant là que la plus-value de l’apprentissage pour l’insertion est déterminante. 20 points de plus, ça a été rappelé. En post-bac, on progresse avec de bien plus petits effectifs, mais nous savons qu’à ces niveaux-là la plus-value pour le développement économique régional est bien moindre que la logique strictement financière des établissements du Supérieur car toucher de la taxe d’apprentissage ce n’est pas désagréable.

Pour les gros bataillons d’apprentis, le contexte économique et la gestion désastreuse des changements nationaux pour les aides ont refroidis bon nombre d’employeurs. Nous avons 13000 jeunes sans aucune qualification, 3500 de plus chaque année. L’accompagnement des jeunes en déshérence et en désorientation est donc à renforcer pour les amener et les maintenir dans la formation par alternance.

C’est encore plus net pour l’apprentissage transfrontalier : des signatures d’accords et de la communication n’y suffiront pas. Je découvre les 64 belles pages de ce beau magazine « Réussir sans frontières » édité par Job’n’Co, Malakoff et Pixels Images. J’observe en passant que le crédit photo est bien décalé du public et des classes d’âge réelles de l’apprentissage d’Alsace. En clair, depuis 2011, l’apprentissage transfrontalier, c’est 26 jeunes en CAP et Bac Pro en 4 ans et 99 en post-bac. Soyons clairs et nous en étions d’accord l’an dernier : cette bonne politique ne décollera pas sans y mettre les moyens humains compétents d’accompagnement. Il faut y passer : cela coûtera certes, mais je pense que cela rapportera beaucoup.

Sur les finances de l’apprentissage, de 2013 à 2015, si on regarde les recettes pour l’ensemble de l’Alsace, c’est 20 millions qui ont disparu. Peut-être pas tout à fait 20 millions car peut-être 6 à 8 pourront nous revenir encore par le Projet de Loi de Finances. La prime aux employeurs pour les entreprises de moins de 11 salariés touchera dorénavant moins de la moitié des contrats effectifs en Alsace. Et il y a cette nouvelle prime à la première année de l’apprenti supplémentaire pour les moins de 250 : aura-t-elle un réel impact et un avenir : on ne le sait pas encore, cela est encore conditionné par des accords de branche.

Sur la taxe d’apprentissage et sa réforme on ne peut plus complexe mais qui vise à décomplexifier un système qui l’était considérablement, d’autant plus qu’en Alsace Moselle elle rapporte deux fois moins. Les changements vont dans le bon sens pour les CFA et les Régions : c’est l’occasion pour celles-ci de s’affirmer davantage en pilote déterminé.

C’est incontestablement la motivation de notre politique régionale de l’apprentissage et c’est pour cela que nous la voterons.