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BP 2013 : apprentissage

Séance plénière des 20 et 21 décembre 2012

BP 2013 : apprentissage

Intervention de Jacques Fernique

 

 

Les écologistes voteront le budget de l’apprentissage.

Ils le voteront avec le souci du qualitatif. C’est là que nous devons réussir. Le chiffre magique des 20 000 apprentis en 2015 ne fait pas une politique, nous le savons : les évolutions en cours nous montrent bien combien est vaine l’obsession du chiffre.

Les chiffres sont contrastés et leur addition n’a guère de sens. Les niveaux supérieurs se développent alors que le bac et l’infra-bac marquent le pas : la crise économique compromet durement l’insertion d’une trop grande part de nos apprentis diplômés. Ce taux d’insertion a perdu 20 points depuis 2001.

C’est donc d’abord la qualité de l’alternance qu’il faut privilégier, pour mieux armer nos apprentis et qu’ils soient diplômés pour l’embauche et pour mieux donner envie aux entreprises qui les ont formés de les garder ensuite sous forme de CDI. Cette qualité de l’alternance, c’est l’accompagnement à l’entrée en apprentissage pour atténuer les préjugés de part et d’autre ; c’est la diffusion plus forte de l’apprentissage par les développeurs ; c’est l’intensification des efforts de formation des tuteurs ; c’est la valorisation des qualités et des potentiels créatifs de nos jeunes avec notamment les Olympiades ; c’est le renforcement qualitatif de l’effort formateur des CFA par les Contrats d’Initiatives et de Progrès. Voilà les objectifs et les actions que nous partageons.

Deux soucis et deux suggestions.

L’apprentissage transfrontalier n’a pour l’instant pas véritablement démarré pour les niveaux IV et V : il va falloir revoir complètement la méthode et le dispositif. Il est clair que pour ces jeunes, les capacités d’autonomie et d’adaptation nécessaires pour avoir les pieds de part et d’autre du Rhin – en même temps qu’on a les pieds à la fois sur l’établissement de formation et la vie professionnelle - ne sont pas naturelles et qu’il y faut beaucoup d’accompagnement. J’ai rencontré 2 de ces apprentis : ils se sentent isolés et un peu perdus. Ne laissons pas cette belle formule dans cet état.

Enfin pour l’ensemble de nos apprentis, prévenir, réduire les ruptures de contrat est un impératif. Il s’agit pour cela d’inclure clairement cet objectif dans chaque Contrat d’Initiative et de Progrès de chaque CFA : des médiations doivent fonctionner à temps pour que les difficultés d’horaires, de jours de travail, de transports, d’équipement, de nature des tâches en entreprise, de comportement adolescent, d’abus d’encadrement parfois, ne basculent pas dans le conflit et l’échec. Nous savons combien dans nos classes DIMA a été bénéfique le renforcement des Conseillers d’éducation et la qualité de la liaison école-entreprise : cette démarche doit être à présent diffusée à l’ensemble de l’apprentissage de niveau V et IV.

C’est ainsi qu’on le rendra attractif et qu’on réduira le taux de rupture.

L’apprentissage se démocratise, se diversifie : cela nécessite que l’éducatif aussi s’y développe.

Merci de votre attention.