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BP 2013 : Agriculture, forêt

Séance plénière des 20 et 21 décembre 2012

BP 2013 : Agriculture, forêt

Intervention d’Antoine Waechter

 

 

Monsieur le Président, cher-e-s Collègues,

Les objectifs de la politique régionale en matière agricole obtiennent notre adhésion : limiter l’impact, préserver le foncier, innover pour de meilleures pratiques. Nous voterons ce volet du budget.

J’attire néanmoins votre attention sur le fait que nous ne modifierons pas fondamentalement la relation de l’agriculture à l’environnement tant que les paysans se considèreront uniquement comme des acteurs économiques, prenant les règles environnementales pour des contraintes insupportables. Paysans, pays, paysage : ces mots ont tous la même racine. Le paysan est un élément essentiel de l’écosystème rural. Il gère 40% du territoire régional et interfère avec nos ressources vitales comme l’air et l’eau. S’il intégrait cette fonction d’utilité collective, qui justifie les subventions versées au titre du second pilier de la PAC, il vivrait mieux les demandes environnementales de la société et se montrerait plus coopératif. Nous pouvons favoriser cette évolution culturelle en négociant une prise en compte dans les formations délivrées dans les lycées agricoles, qui sont de notre responsabilité.

Nous sommes par ailleurs favorables à une contractualisation généralisée de type CET ou MAET, telles que nous les pratiquons dans la montagne vosgienne.

Enfin, dans la logique que je viens d’évoquer, nous suggérons de replacer l’agriculture et la forêt dans la commission « environnement », pour valoriser la multifonctionnalité de ces domaines.

L’approche régionale de la forêt est strictement économique. Or, la forêt est le principal appui à la biodiversité et un élément structurant du paysage végétal. La conduite actuelle des peuplements confine à la surexploitation, avec la récolte des belles futaies nées de la loi forestière de 1856. Les gros bois disparaissent, les forêts se rajeunissent au détriment de leur altérité et de la biodiversité.

Aussi, dans ce contexte, nous proposons :

  • de faciliter l’acquisition des parcelles privées par les communes, plutôt que de subventionner une intégration des petits boisements dans des sociétés sylvicoles dont l’objectif est d’accroître les prélèvements ;
  • d’inciter la création, dans les forêts publiques, d’îlots de naturalité placés hors exploitation, à raison d’un îlot par massif, de manière à constituer un réseau,
  • de valoriser les gros bois dans la filière, de manière à disposer d’une alternative au diktat des machines qui n’acceptent que des diamètres de troncs de moins de 60 centimètres,
  • de plaider cette politique dans la commission régionale de gestion de la forêt publique, d’autant que nous pouvons appuyer notre plaidoyer par notre pratique dans la forêt régionale du Fleckenstein.

Convaincus de notre convergence sur ces objectifs, nous voterons aussi le budget « forêt ».