Une politique agricole dans la bonne direction
L’agriculture gère 40% du territoire régional, mais elle a perdu 3100 exploitations en 10 ans (surtout des petits producteurs). Confrontée à un difficile renouvellement génération-nel, elle a le plus fort taux de pluriactivité de France (41% des exploitants alsaciens ont un autre métier). Pour l’agriculture biologique, grâce à l’animation de l’OPABA (Organisation professionnelle de l’agriculture bio en Alsace) elle se place en 6ème position des régions française avec 5,4% de la Surface Agricole Utile. L'objectif national était de 6% en 2012, il est de 20% en 2020 : il faudrait donc accélérer.
Depuis 2010, le groupe écologiste estime que la politique agricole du Conseil Régional va dans la bonne direction. La Convention Régionale stratégique 2011-2014 a en effet mis les moyens et les actions régionales au service des performances économiques, environnementales et sociales. La reconquête de la qualité des eaux, la volonté d’aménagement durable des territoires, la qualité des produits locaux et la sécurisation des emplois ont été bien mis en avant dans la politique conduite. Bien sûr la réalité du terrain ne correspond pas tout à fait à cela car comme l’indique Antoine Waechter, « nous ne ferons pas fortement bouger les lignes tant que les paysans se considèreront uniquement comme des acteurs économiques et prendront les règles environnementales pour des contraintes inacceptables ». Il aurait fallu sans doute pour y parvenir que la Région, comme le proposaient les écologistes, organise en amont un véritable Grenelle régional de l’agriculture qui puisse mobiliser l’ensemble des acteurs.
L’entrée en vigueur de la nouvelle PAC (Politique Agricole Commune européenne) va, nous l’espérons, accélérer la mutation : en effet l’agriculture alsacienne devrait perdre 17% de l’enveloppe des aides directes au titre du 1er pilier, il faudra donc améliorer les pratiques vers la qualité environnementale, la reconquête de la nappe et de la biodiversité pour justifier les aides conditionnelles versées au titre du second pilier de la PAC. Les élus écologistes attendent beaucoup de la 2ème phase de la stratégie régionale (2015-2020) qui devrait accentuer les efforts de viabilité économique et de transmissibilité de l’agriculture d’Alsace, mieux avancer sur les enjeux écologiques (eau, sol, biodiversité), sur le soin des milieux fragiles, l’autonomie énergétique et alimentaire des exploitations et le maintien de l’agriculture de montagne, notamment sa filière laitière. Andrée Buchmann l'admet sans détours : « Certaines filières vont dans le bon sens même s’il reste des porcheries et poulaillers industriels, de l’épandage nuisible de phytosanitaire, du retournement de prairies ».