Congrès du 24 novembre 2012
Intervention d’Andrée Buchmann, Conseillère régionale
Monsieur le Président, chers collègues,
Nous voilà dans une démarche nouvelle qui doit être innovante. Beaucoup, et vous-mêmes, présentez souvent l’Allemagne comme modèle démocratique, pour certains aspects.
Un des aspects est celui de la dissociation entre délibératif et exécutif. A l’Assemblée d’Alsace de mener le débat politique et les orientations, au Conseil exécutif de l’organiser et de le mettre en œuvre. Nous partageons cela.
Mais un système politique est un ensemble, et ce qui fait la richesse aussi de la dynamique de l‘Allemagne, c’est le fait qu’il y ait un scrutin proportionnel. Marie-Dominique Dreyssé en a parlé. Il permet la représentation des gens, la représentation de courants d’opinions très larges.
On peut aussi arriver à des majorités à travers la discussion. C’est ce qui se passe en Allemagne, et ce sont des majorités de projets, et elles sont gagnantes, comme au Pays de bade.
La question du statut de l’élu est aussi importante. Il est aussi un moyen de permettre le non cumul des mandats et surtout d’offrir la possibilité à des catégories socio-professionnelles habituellement peu représentées en France comme les ouvriers, les entrepreneurs, les paysans, les artisans, d’avoir la possibilité d’être élus. S’il y a un statut des élus, cela permet aussi cette représentation plus large de la société et donc d’adopter des lois, des projets, des propositions qui représentent beaucoup plus l’ensemble de notre région. Je crois qu’il faut que l’on soit aussi une force propositionnelle dans le débat qui a lieu actuellement au niveau national.
D’arriver à une harmonisation avec ce qui a lieu de l’autre côté (du Rhin) aboutira à une coopération transfrontalière renforcée. Car au-delà des mécanos institutionnels se posent celles des grands enjeux d’avenir pour notre région : la dynamique économique, l’emploi, la formation professionnelle, le ménagement du territoire, la transition énergétique qui nous permettra notamment de nous projeter dans l’après-Fessenheim, cela dans un esprit d’efficacité énergétique, mais aussi dans un esprit de localisation de l’énergie, - c’est un sujet qui existe actuellement en France et au niveau national et je crois qu’il faut s’engager là-dedans aussi –, et bien sûr de développement des énergies renouvelables. Un autre enjeu, c’est la culture et le bilinguisme, c’est aussi la problématique climatique et le développement durable.
Nous ne pouvons considérer ces questions uniquement sous l’angle de l’Alsace. Nous sommes dans une aire géographique, culturelle, historique, linguistique, écologique que nous partageons avec les autres. Donc nous devons prévoir une stratégie sur l’ensemble du territoire, qui va de Bâle à Stuttgart, en passant par Strasbourg et arriver à travailler ensemble, non seulement dans une instance de 2° degré comme le Conseil rhénan, mais en associant les populations. La démocratie représentative a besoin de s’enrichir de la démocratie participative que ce soit au niveau local au niveau régional ou au niveau transfrontalier, soyons aussi propositionnels dans ce domaine.