Compte TER

Séance plénière du vendredi 16 octobre 2015

Compte TER

Intervention d’Antoine WAECHTER

Monsieur le Président, chers collègues,

Bien évidemment que nous sommes en accord avec l’effort que fait la région en matière de transport ferroviaire. Sur 50 M€ d’euros pour la SNCF dans le cadre de ce conventionnement avec un taux de couverture tout à fait exceptionnel de 36% alors même qu’un tiers des dépenses est consacré aux tarifs sociaux.

Pour autant je pense que nous ne devons pas nous satisfaire de cette démarche. Par exemple, nous ne pouvons pas nous accorder avec la suppression du point d’arrêt d’Holtzheim, qui est l’expression d’une gestion comptable pour 20 000 € et non l’expression d’une véritable stratégie offensive de transfert des mobilités sur le rail. Je voudrais tout de même rappeler que certes nous transportons 80 000 voyageurs quotidiens, mais que cela ne représente que 10% du potentiel de tout ceux qui se déplacent entre leur habitation et le travail ou les lycéens qui vont dans leur établissement.

Il faut une véritable stratégie globale. Cette stratégie comporte deux volets, d’une part l’offre de desserte, ce que nous faisons, mais aussi une incitation à utiliser le train et cela commence notamment par l’aménagement du territoire, dans lequel je pense que la Région doit avoir une action plus forte. Il est tout de même étonnant de voir encore des zones d’activités qui s’installent à côté d’échangeurs routiers au lieu d’une proximité ferroviaire et il faut regretter que les comités de ligne manquent de dynamisme dans la promotion du train. Aujourd’hui ces comités de ligne sont plus des lieux d’information pour ceux qui daignent bien venir plutôt qu’un lieu de mobilisation des associations et des élus locaux en faveur du train. Cette stratégie doit se traduire notamment par une localisation du développement en fonction de la gare. C’est ce que nous devons défendre notamment lorsque nous participons aux schémas de cohérence territoriaux (SCOT). Mais aussi une ambition de remise en service de lignes qui ont été fermées dans les années 1950 et 1960. La ligne Bollwiller-Guebwiller bien entendu, mais pas seulement, il y en a bien d’autres qui gagneraient à être réouvertes. Cela demandera certes de gros investissements, étalés sur 25 ans c’est probablement possible.

Enfin, autre élément de mobilisation, consiste à resituer les gares dans l’espace vécu des habitants. Nous avions la trilogie église-école-mairie. Je pense qu’il faut rajouter un 4ème pôle, ce sont les gares. Dans le passé très souvent les gares ont été reléguées en marge dans l’urbanisation. Les gens doivent prendre l’habitude de fréquenter la gare. Je vous propose d’organiser une journée portes ouvertes du ferroviaire en ayant 1 € de billet pour se déplacer sur toute l’Alsace pendant cette journée avec une animation dans chaque gare. C’est à dire une incitation pour ceux qui ne prennent jamais le train de visiter leur gare et d’autres gares.

Un des grands défis que nous aurons à relever dans la nouvelle région, notamment en raison des disparités qui ont été évoquées, c’est d’exporter l’ambition ferroviaire alsacienne et là il faudra évidemment se bagarrer. Sans ignorer bien évidemment les différences de contraintes territoriales car la densité de population en Alsace et sa concentration sur un axe structurant facilite bien évidemment l’utilisation du train ce qui est moins le cas dans les autres régions. Dans l’immédiat garantissons les liaisons efficaces entre préfectures pour éviter de faire des 169 futurs élus des nomades routiers.

Le schéma des transports reste à établir et à établir à cette nouvelle échelle. On regrettera dans ce contexte que le parlement n’ait pas dédié les routes à la région, cela aurait permis de faire un schéma cohérent des transports, ce qui ne sera malheureusement pas le cas. Ce chantier fondamental s’inscrit pleinement dans la perspective de la lutte contre la dérive climatique. Un chantier auquel nous voulons, demain, contribuer.

Votes :

Pour : Majorité alsacienne, Europe Écologie Alsace, groupe Cotelle, Socialistes et démocrates