BP 2015 – Transports
Séance plénière du 19 décembre 2014
BP 2015 - Transports
Intervention d’Antoine WAECHTER
Monsieur le Président, chers collègues,
Le transport est un enjeu fondamental pour le fonctionnement de notre société et pour la lutte contre la dérive climatique.
Il est incontestable que cette assemblée est performante en matière de déplacement ferroviaire. Nous répondons à l’obligation de moyens dictés par les enjeux que j’ai évoqués, mais subsiste une marge dans les résultats : si on fait le calcul, nos trains transportent quotidiennement moins de 14 % des usages potentiels : c’est évidemment plus que d’autres régions, sauf peut-être en Ile de France, mais c’est encore très loin des niveaux souhaitables. Quoi qu’il en soit, l’effort réalisé en matière de matériel roulant, de rénovation et d’équipement des gares, d’intermodalité est louable.
Pour autant, nous ne sentons pas une stratégie complètement cohérente en tout cas déterminée par la volonté de réduire l’impact des mobilités, dans la mesure où aucune sélection n’est faite dans les modes de transports.
Pour que le train puisse gagner de nouveaux usagers, il faut tout d’abord envisager un redéploiement du réseau, envisager de rétablir des dessertes oubliées. Le Sundgau a davantage besoin préparer le retour d’une liaison Altkirch-Ferrette ou Dannemarie-Pfetterhouse ou Waldighoffen-Stotzheim que de réaliser le réseau routier imaginé par le Conseil Général du Haut-Rhin. La liaison Mulhouse-Ensisheim-Colmar aurait du sens. De même que la troisième voie ferroviaire sur l’axe Mulhouse-Strasbourg. La réouverture de la liaison Bollwiller Guebwiller est ce point de vue là une bonne annonce, mais cela doit être le début d’une nouvelle époque du ferroviaire.
Cela ne suffira pas. Deuxième démarche qui, certes, sort de la commission transports. C’est aussi de localiser les activités aux abords des voies ferrées et non plus de réaliser aujourd’hui des zones d’activités à proximité des «échangeurs autoroutiers. C’est aussi de redistribuer préférentiellement le développement de la population dans les communes pourvues d’une gare. Cette démarche est encore trop modestement mise en œuvre ou envisagée dans les schémas de cohérence territoriale.
En fait, je dirais que nous sommes gênés par ce budget : 98 % des crédits inscrits ici ont notre approbation.
Cependant, deux projets suscitent pour l’un notre refus déterminé, pour l’autre une absence de soutien.
Le refus, cela ne vous étonnera pas, concerne le dossier du GCO, même s’il s’agit dans ce budget il n’apparait qu’indirectement sous la forme de crédit d’études à hauteur de 100 000 €.
Le soutien aux aéroports, compréhensible pour le soutien du statut de Strasbourg, capitale européenne, relève d’une certaine schizophrénie. Vis-à-vis d’un objectif de limitation des impacts du transport aérien sur le climat. Nos aéroports vivent pour l’essentiel de l’activité des compagnies à bas coûts. Or, celles-ci, en provoquant et en entreprenant une explosion de la mobilité aérienne, ont un impact dramatique sur le climat, et, dans certaines circonstances météorologiques sur l’état du ciel. Levez la tête lorsque vous avez un temps clair avec des températures autour de 10-12°, à proximité des axes de vol, vous voyez rapidement le ciel se couvrir d’une sorte de film laiteux lié au passage des avions. C’est une diminution à la fois de quantité de lumière qui arrive au sol, il parait qu’elle est assez importante. Et en même temps une contribution supplémentaire à l’effet de serre. Seulement, nous n’avons pas la solution pour sortir de cette contradiction. Il faudra bien la trouver.
Le projet qui n’a pas notre soutien est celui de la desserte ferroviaire de l’Euroairport. Non pas sur le principe, mais en raison des modalités choisies. Nous ne croyons pas à la réalisation de cette solution technique qui nous parait trop couteuse pour être financée. C’est la plus couteuse dans tous els projets qui nous ont été proposés. et dont le bénéfice / cout est très faible. Nous sommes favorables à une desserte améliorée depuis la gare de Saint Louis pour des coûts d’investissement nettement moindres.
Les écologistes déposent actuellement à la CUS une motion qui reprend celle que nous avons votée ici en faveur de l’instauration d’une taxe poids lourds en Alsace. C’est un élément que nous devons pousser.
S’il devait y avoir un vote séparé pour le compte TER, nous voterions le compte TER. Mais nous ne voterons pas le budget transports pour réaffirmer de manière persévérante notre opposition à la réalisation du GCO de Strasbourg.
Merci.
Budget Transport : CONTRE
Compte TER : POUR